Le
Tabagisme
1.
Introduction
Le
tabagisme est l'intoxication chronique par
le tabac. Les feuilles séchées des plants de tabac sont
fumées en pipe ou en cigare, mais majoritairement sous
forme de cigarettes.
London
Scientific Films/Oxford Scientific Films
Emphysème
Les
poumons sont constitués de minuscules alvéoles, dans
lesquelles le gaz carbonique provenant des organes est
remplacé par l'oxygène atmosphérique. Certaines maladies,
comme l'emphysème pulmonaire des fumeurs, endommagent
fortement ou détruisent les alvéoles.
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Le tabagisme représente
un grave problème de santé publique à l'échelle
mondiale. L'OMS (Organisation mondiale de la santé)
estime que, dans le monde, 4 millions de décès
sont imputables au tabac chaque année (estimation en
2000) - dont 70 p. 100 surviennent dans
les pays développés. Si la tendance actuelle se maintient,
ce chiffre devrait atteindre 10 millions de décès
par an à l'horizon 2030. En France, le tabac est responsable
du décès d'environ 60 000 personnes par an.
Selon le Centre d'information
et de documentation sur le tabac, 83,7 milliards
de cigarettes ont été fumées en l'an 2000 en France,
et environ 28 p. 100 de la population âgée
de plus de 18 ans fume (quelque 31 p. 100
des hommes et 26 p. 100 des femmes). La proportion
de fumeurs varie en fonction de la tranche d'âge, pour
atteindre un pic autour de 18 ou 19 ans. Ainsi,
une enquête de 1997 publiée par le Bulletin épidémiologique
hebdomadaire révèle qu'un peu plus de 50 p. 100
des jeunes âgés de 19 ans fument (contre environ
26 p. 100 chez les 15 ans).
On peut toutefois noter,
depuis 1991 (loi Évin), une diminution de la consommation
globale de tabac d'environ 7 p. 100 (9 p. 100
pour la consommation de cigarettes). Cependant, il semble
que la consommation de tabac, après une chute importante
entre 1991 et 1998, augmente à nouveau depuis 1998 (de
2 à3 p. 100 par an).
2.
Historique
C'est en explorant l'Amérique
que les Européens découvrirent que les Indiens fumaient
des pipes de feuilles de tabac. Cette pratique fut introduite
en Europe au milieu du XVIe siècle.
À l'époque, le tabac était le plus souvent prisé ou
fumé en cigare. Au début du XXe siècle,
les choses avaient bien changé puisque les fumeurs consommaient
plus de mille cigarettes par personne et par an. On
considérait alors que le tabagisme était un bon moyen
de se détendre et ne comportait aucun risque. Les cigarettes
faisaient même partie des rations militaires, avec l'approbation
du corps médical.
Les épidémiologistes constatèrent
pourtant que l'incidence du cancer du poumon, qui était
rarissime avant le XXe siècle,
avait connu une hausse spectaculaire à partir des années
1930. Un certain nombre d'études furent entreprises,
afin de comparer la mortalité des fumeurs à celle des
non-fumeurs sur plusieurs années. Elles ont toutes montré
que la mortalité des fumeurs était plus importante,
qu'elle soit due ou non à un cancer. De plus, de nombreuses
expériences sur les animaux ont mis en évidence le caractère
carcinogène de plusieurs des composants chimiques de
la fumée de cigarette. En 1962, le gouvernement américain
a chargé un groupe de dix experts d'étudier les données
scientifiques existantes. Leurs conclusions, publiées
en 1964 dans un rapport du ministère de la santé,
établissaient que le tabagisme était dangereux et constituait
un grave problème de santé publique.
3.
Les effets du tabac sur la santé
Martin
Rotker/Phototake NYC
Poumons
cancéreux d'un fumeur
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À partir des années cinquante,
des études scientifiques ont démontré la nocivité du
tabac, et l'ont mise en évidence comme un important
facteur de risque dans la survenue de cancers, en particulier
du cancer des poumons et des bronches. La mortalité
des hommes d'une quarantaine d'années est deux fois
plus importante chez les fumeurs que chez les non-fumeurs.
Les experts estiment que 30 p. 100 de la mortalité
due au cancer sont imputables au tabac.
En France, le nombre de
décès liés au tabac atteindrait 60 000 par an.
Le principal cancer lié au tabagisme est le cancer du
poumon, responsable à lui seul de plus de plus 20 000 morts
par an. Ainsi, un fumeur aura sept fois plus de risques
de souffrir d'un cancer du poumon qu'un non-fumeur.
De plus, le risque d'apparition de cancers du larynx,
de la cavité buccale et de l'osophage est cinq fois
plus élevé dans cette catégorie de la population. Enfin,
un tiers environ des cancers de la vessie, des reins
et du pancréas est dû à la consommation de tabac.
En outre, le tabagisme
multiplie par cinq le risque d'apparition de bronchite
chronique et d'emphysème, et par deux le risque de mourir
d'une affection coronarienne. Une étude effectuée en
1988, portant sur 4 256 individus suivis pendant
vingt-six ans, a montré que le risque d'accident cardiaque
augmentait de 50 p. 100 chez les fumeurs,
40 p. 100 chez les hommes et 60 p. 100
chez les femmes. D'autres expériences ont prouvé que
les mères fumeuses donnaient plus fréquemment naissance
à des enfants prématurés ou petits, probablement en
raison du ralentissement du flux sanguin dans le placenta.
Trois études dont les résultats furent publiés en 1981
ont indiqué que chez les femmes non-fumeuses dont les
maris fument, le risque de survenue de cancer du poumon
est accru. Il en est de même chez les enfants non-fumeurs
dont les parents fument. Les effets du tabagisme passif
ont été dénoncés en 1984.
4.
Aspects légaux
Publicité pour le tabac
Il
est récent que la promotion de la cigarette soit interdite
à la télévision et dans les magazines dans de nombreux
pays (France, États-Unis, Grande-Bretagne, etc.). Cette
publicité américaine vantant le plaisir de fumer date
de 1956.
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Les premières mesures
légales contre le tabac furent prises aux États-Unis :
obligation d'imprimer un message d'avertissement sur
chaque paquet de cigarettes (1964) ; interdiction
de la publicité en faveur du tabac à la radio ou à la
télévision (1971) ; création de sections non-fumeurs
dans les lieux publics et les lieux de travail, rendue
obligatoire dans plusieurs villes et États (années 1970
et 1980) ; interdiction des sections fumeurs sur
les vols aériens de moins de six heures (1990). Elles
furent imitées, avec un certain retard, par la plupart
des pays industrialisés.
En France, la législation
anti-tabac est définie par la loi Veil du 9 juillet
1976 et par la loi Évin du 10 janvier 1991, qui
déterminent des restrictions à la consommation de tabac
et encadrent l'activité publicitaire des sociétés vendant
du tabac. Elles sont avant tout destinées à protéger
les non-fumeurs du tabagisme passif et à dissuader les
jeunes de commencer à fumer.
La loi Veil porte interdiction
de fumer dans les lieux publics ne présentant pas une
ventilation suffisante, dans les écoles et les collèges,
dans les véhicules de transport collectif, à moins qu'une
séparation efficace entre les zones fumeurs et non-fumeurs
puisse être effectuée. Dans les transports ferroviaires,
la moitié des places au moins doivent être réservées
aux non-fumeurs. La loi Veil interdit également la publicité
sur le tabac à la radio, à la télévision et au cinéma,
et restreint les espaces qui peuvent lui être consacrés
dans la presse écrite. Elle favorise une meilleure information
des consommateurs en établissant l'obligation de faire
figurer le taux de nicotine et de goudrons ainsi que
la mention « abus dangereux » sur les paquets.
Un amendement est intervenu en 1989 pour supprimer les
détournements de la loi opérés par les publicités pour
des articles associés à la consommation de tabac ou
portant la marque, le nom ou le logo de produits à base
de tabac.
La loi Évin renforce la
loi Veil par l'interdiction de toute publicité, même
indirecte comme le parrainage sportif ou culturel, pour
le tabac, par l'interdiction de fumer dans tous les
lieux publics fermés (centres commerciaux, gares, aéroports,
etc.) et dans les entreprises, et par l'obligation faite
aux établissements de restauration de réserver une zone
non-fumeurs correctement ventilée.
5.
Sévrage du tabac
Des études effectuées
sur d'anciens fumeurs ont prouvé que le risque de mourir
d'une maladie liée au tabagisme diminuait pour chaque
année d'abstinence. Les campagnes d'information sur
les méfaits du tabac ont eu des effets significatifs
sur le nombre des fumeurs, qui a nettement diminué.
Cependant, de nombreux
fumeurs déclarent vouloir arrêter de fumer sans y parvenir.
L'explication de ce problème réside sans doute dans
l'accoutumance à la nicotine du tabac. La nicotine est
désormais classée parmi les substances stupéfiantes
créant une dépendance. Certaines études montrent que
le coût du tabac, du point de vue financier et humain,
est supérieur à celui engendré par la cocaïne, l'alcool
et l'héroïne.
Il existe de nombreux
programmes destinés à aider les fumeurs à arrêter de
fumer. Certains comportent des séances de thérapie de
groupe, d'autres ont recours à des techniques de rejet,
qui consistent à faire fumer les sujets jusqu'à ce qu'ils
en soient malades. On propose également à ceux qui sont
fortement dépendants des substituts de tabac, des gommes
ou des « patchs » à la nicotine par exemple,
destinés à soulager le syndrome de manque.
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