Syndrome
ImmunoDéficitaire Acquis (SIDA)
1.
Introduction
Le
Syndrome ImmunoDéficitaire Acquis (sida) est
le stade avancé et le plus sévère
de l'infection par le virus de l'immunodéficience
humaine (VIH), caractérisé par une déficience du
système immunitaire, qui facilite les infections par
différents germes et l'apparition de certains cancers.
Il s'agit essentiellement d'infections qui sont dites
opportunistes, car elles atteignent peu, ou n'atteignent
pas, les sujets dont l'immunité est normale.
Institut Pasteur/CNRI/Phototake NYC
Lymphocyte T infecté par le virus du
sida
Une des cibles principales
du virus du sida est la population des lymphocytes T,
qui jouent un rôle primordial dans les réactions immunitaires.
En infectant et en détruisant ces cellules, le virus
met en jeu le système le plus évolué de contournement
du système immunitaire par un agent pathogène. La plus
importante conséquence de ce mode d'action est l'inactivation
d'une grande part des processus de défense contre toutes
les autres infections. Le virus peut également détruire
d'autres globules blancs, les macrophages.
Photographie en microscopie électronique à balayage
(fausses couleurs). Les particules virales qui quittent
le lymphocyte au sein duquel elles ont été élaborées
sont bien visibles (en orange) à la surface (verte)
du globule blanc.
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L'altération des fonctions
de défense immunitaire finit par entraîner le développement
d'un syndrome clinique (ensemble des symptômes et des
troubles décelés à l'examen par le médecin). Le sida
proprement dit, ou sida déclaré, est la forme majeure
de cette déficience immunitaire.
Le sida est une grave
infection transmissible, apparue récemment et due
au VIH (virus de l'immunodéficience humaine, en anglais,
HIV, human immunodeficiency virus) ; celui-ci
s'attaque au système de défense naturel (le système
immunitaire), qui protège l'organisme de l'homme des
agressions infectieuses de micro-organismes (bactéries,
champignons, parasites). Le système immunitaire fonctionne
grâce au concours de globules blancs spécialisés :
les lymphocytes. La cible préférentielle du HIV est
le lymphocyte de type CD4 ou T4, dont le rôle est
de repérer les agresseurs et d'activer les autres lymphocytes
tueurs, ainsi que les lymphocytes B producteurs
d'anticorps.
Aujourd'hui, grâce à un
traitement précoce et à une prévention des effets secondaires
de la maladie (perte de poids, affaiblissement extrême,
infections opportunistes), la personne séropositive
peut vivre plus longtemps, avec une qualité de vie améliorée,
tout en restant contaminée et potentiellement contaminante.
La lutte contre le sida passe par la prévention, qui
doit être menée à l'échelle mondiale.
2.
Le Sida dans le monde
Selon les régions, l'épidémie
de sida a commencé entre la fin des années soixante-dix
et le début des années quatre-vingt dix (pour l'Europe
de l'Est). C'est aujourd'hui une pandémie mondiale,
en progression constante. En 2000, l'OMS (Organisation
mondiale de la santé) estime à 36,1 millions le
nombre de personnes vivant avec le VIH ou un sida déclaré
(contre 33,6 millions en 1999), à 5,3 millions
le nombre de personnes nouvellement infectées, tandis
que le nombre total de décès depuis le début de l'épidémie
atteint 21,8 millions (plus de 5 millions
de décès supplémentaires par rapport à 1999). Ces chiffres
sont approximatifs, étant donné le décalage entre la
réalité de l'épidémie et les déclarations officielles,
en particulier dans les pays où le système sanitaire
est déficient. La face visible de l'épidémie est représentée
par le sida déclarée, mais la séropositivité passe souvent
inaperçue - en effet, il s'écoule en moyenne une
dizaine d'années entre la contamination et la maladie
effective. L'OMS considère que, dans le monde, moins
de 10 p. 100 des personnes séropositives chez
lesquelles le sida n'est pas encore déclaré sont au
courant de leur statut sérologique (un peu moins de
50 p. 100 en France).
En Afrique subsaharienne,
la situation est dramatique (toujours selon l'OMS, à
la fin de l'année 2000, le nombre de personnes touchées
atteindrait 25,3 millions de personnes - soit
70 p. 100 des cas de la planète -, dont
3,8 millions de nouvelles infections au cours de
l'année écoulée) ; les moyens de dépistage et de
traitement y font défaut et les politiques de prévention
sont difficiles à évaluer. Le mode de transmission est
essentiellement hétérosexuel, et la maladie frappe surtout
les jeunes adultes et les enfants (transmission de la
mère à l'enfant au cours de la grossesse). La situation
est aussi très préoccupante en Asie du Sud et du Sud-Est
(5,8 millions de personnes touchées en 2000) et
en Amérique du Sud (1,4 million).
Dans les pays d'Europe
de l'Est, l'épidémie de sida a explosé au cours des
dernières années, essentiellement chez les toxicomanes.
Le risque d'extension de la maladie dans la population
générale est imminent. Le programme commun des Nations
unies sur le HIV / sida révèle que, jusqu'au
milieu des années quatre-vingt-dix, la plupart des pays
d'Europe de l'Est affichaient un taux de contamination
par le HIV relativement faible. Depuis, le taux de contamination
a été multiplié par environ 70 en Ukraine, pays le plus
touché. En 2000, l'OMS estime à environ 700 000
le nombre de personnes infectées dans les pays de l'ex-URSS
(une augmentation de près de 300 000 cas par
rapport à l'estimation de 1999). Malheureusement, ces
données se situent probablement bien en-dessous des
chiffres réels, en raison des déficiences des réseaux
de surveillance épidémiologique dans ces pays - à
l'exception de la République tchèque et de la Slovénie,
qui disposent de systèmes de surveillance très performants.
En Europe de l'Ouest,
en l'an 2000, l'OMS considère que 540 000 personnes
sont infectées (dont 30 000 nouvelles infections
au cours de l'année écoulée) ; l'épidémie touche
plus les hommes (75 p. 100 des cas) que les
femmes. L'OMS note un relâchement de la vigilance de
la population sexuellement active (homosexuelle comme
hétérosexuelle) vis-à-vis du sida. La transmission hétérosexuelle
est loin d'être négligeable ; le mode de contamination
majoritaire demeure cependant l'utilisation de seringues
non stérilisées chez les toxicomanes, et les pratiques
homosexuelles non protégées. Le nombre de nouvelles
contaminations n'a pas diminué pour l'année 2000, en
comparaison avec les chiffres de 1999. En Amérique du
Nord (920 000 personnes touchées en 2000),
la transmission hétérosexuelle représente une proportion
plus importante qu'en Europe.
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