Syndrome
ImmunoDéficitaire Acquis (SIDA)
9.
Les pathologies associées au Sida
9.1.
Les infections opportunistes
Une infection est dite
opportuniste quand elle est due à un germe présent dans
l'environnement immédiat (peau, cavité buccale, intestin,
etc.), germe qui provoque une maladie en cas d'une rupture
d'équilibre à laquelle les défenses immunitaires ne
sont pas capables de faire face naturellement. Le germe
saisit l'opportunité pour exprimer sa virulence latente.
9.2.
Les principales infections opportunistes
9.2.1. La pneumocytose
Elle est due à un parasite,
Pneumocystis carinii, qui provoque des infections
respiratoires graves, voire mortelles si elles sont
négligées. On peut la traiter et la prévenir.
9.2.2.
Les infections fongiques (Champignons)
Le Candida albicans atteint
la cavité buccale, l'osophage, le tube digestif ;
les cryptocoques provoquent des méningites.
9.2.3.
La cryptosporidiose
Le cryptosporidium est
un parasite qui colonise les intestins et les canaux
biliaires ; il est responsable de diarrhées chroniques
qui épuisent le malade, par une déshydratation excessive
et un amaigrissement important.
9.2.4.
La toxoplasmose
La toxoplasmose est une
parasitose due à Toxoplasma gondii, parasite
commun de notre environnement. Chez l'immunodéprimé,
si elle n'est pas traitée, elle peut provoquer des lésions
au niveau du cerveau. Actuellement, on sait la prévenir
et la guérir.
9.2.5.
Les atteintes virales
Le cytomégalovirus (CMV)
est redoutable car il atteint la rétine (pouvant conduire
à la cécité), les poumons et le tube digestif. Le contrôle
sérologique de ce virus est systématique. La prévention
est possible. Le papillomavirus infecte l'appareil sexuel
ainsi que la sphère anale.
9.2.6.
Les Mycobactéries atypiques et la Tuberculose
Les mycobactéries atypiques
et la tuberculose affectent les poumons et la moelle
osseuse.
9.2.7.
Le Sarcome de Kaposi
Le sarcome de Kaposi est
une tumeur qui peut prendre deux formes. La forme cutanée
se traduit par des taches violettes, indolores, qui
ne démangent pas, mais sont difficiles à supporter.
L'autre forme plus grave, disséminée, atteint aussi
bien la peau que de nombreux organes internes.
9.2.8.
Les Lymphomes
Les lymphomes sont des
cancers du système lymphatique qui se rencontrent dans
une plus grande proportion chez les sujets séropositifs
au HIV.
10.
HIV et Grossesse
La grossesse n'aggrave
pas l'infection par le HIV, mais le risque de transmission
du HIV de la mère à l'enfant varie de 20 à 30 p. 100.
Ce risque augmente si l'état général de la mère est
déjà affaibli et si le taux de CD4 est inférieur à 200
par mm3. La transmission se fait en fin de
grossesse par voie transplacentaire et lors de l'accouchement.
L'administration de l'AZT pendant la grossesse et l'accouchement
à titre préventif réduit le risque de transmission à
l'enfant.
Une interruption thérapeutique
de grossesse reste possible jusqu'à cinq mois et demi
pour les parents qui décident de ne pas aller au terme
de celle-ci. Il est difficile de conseiller ou de déconseiller
l'interruption de grossesse à une femme séropositive.
La décision appartient au couple et doit faire l'objet
d'un accompagnement et d'un soutien prolongés. Si la
femme est séronégative et son conjoint séropositif,
la décision d'engager une grossesse peut entraîner - même
si les rapports fécondants sont limités à la période
de l'ovulation - un risque de contamination de
la mère et de l'enfant.
11.
Infection par le HIV chez l'enfant
On estime qu'il y a environ
800 000 enfants HIV-séropositifs dans le monde.
Les enfants infectés par le HIV sont, pour la plupart,
nés de mères séropositives. Avant 1985, date de l'établissement
du dépistage transfusionnel, 40 à 60 p. 100
des hémophiles ont été contaminés par l'administration
de produits sanguins contaminés.
Un nouveau-né de mère
séropositive est nécessairement séropositif apparent
dans un premier temps, car il y a passage des anticorps
maternels vers le fotus. Si l'enfant a été contaminé
(20 p. 100 des cas en moyenne), il perd les
anticorps maternels, développe ses propres anticorps
anti-HIV et reste séropositif. En revanche, si l'enfant
n'a pas été contaminé par le HIV, les anticorps maternels
disparaissent définitivement après une période de 9
à 18 mois, et l'enfant devient alors séronégatif.
La maladie évolue sous
deux formes :
- une forme lente correspondant
à une infection périnatale, semblable dans sa forme
à l'infection chez l'adulte et qui concerne la plupart
des enfants ;
- une forme rapide, qui
s'installe dès l'âge de 3 mois (infection in
utero intervenant dans 10 à 15 p. 100
des cas), et dans laquelle le HIV se réplique d'une
manière exponentielle et est susceptible d'induire des
lésions multiples caractérisées par des troubles neurologiques
graves, des troubles pulmonaires et respiratoires à
évolution progressive ou brutale, des lymphomes ou un
cancer. Cette forme résiste à un traitement efficace.
Le pronostic, encore sombre
il y a quelques années, s'est modifié depuis l'utilisation
des antiviraux. Le risque d'évolution précoce est plus
élevé lorsque la maladie maternelle est à un stade avancé
lors de l'accouchement. En effet, le traitement de l'enfant
repose, comme chez l'adulte, sur un traitement préventif
des infections opportunistes, et sur le respect du calendrier
vaccinal (rougeole, oreillons, coqueluche, diphtérie
et poliomyélite). Sauf pour le BCG qui protège contre
la tuberculose, les bactéries utilisées pour ces vaccins
sont vivantes, et risquent de produire l'effet contraire
à long terme en raison de la déficience du système immunitaire.
Un recours aux antiviraux actifs sur le HIV est indispensable.
12.
Infection par le HIV chez le Toxicomane
La toxicomanie intraveineuse
dissémine le HIV chez les toxicomanes et leurs partenaires
sexuels en cas de rapports non protégés. Les échanges
de seringues comportent un risque maximal de contamination
par le HIV et les hépatites B et C. Pour limiter
l'épidémie par le HIV, plusieurs méthodes sont mises
en ouvre et favorisent la substitution par la méthadone,
effectuée en centres spécialisés ou par des médecins
libéraux habilités, et la mise à disposition de seringues.
13.
Prévention générale
L'infection par le HIV
pose un véritable problème de santé publique. Aujourd'hui,
on dispose de nombreux moyens pour la combattre, en
attendant la mise au point d'un vaccin. Mais la lutte
contre cette maladie passe avant tout par la prévention
et par une information rigoureuse. En effet, la prévention
de l'infection constitue l'unique protection, car il
n'existe ni vaccin ni traitement curatif. La prévention
doit mettre en avant la nécessité de rapports sexuels
protégés (usage du préservatif), la lutte contre la
toxicomanie intraveineuse, le contrôle des produits
biologiques, le traitement des femmes enceintes en cours
de grossesse, la contre-indication de l'allaitement
chez les femmes séropositives, la désinfection et la
stérilisation du matériel médical souillé, l'utilisation
généralisée de matériel à usage unique, le respect des
règles d'hygiène. Le HIV est fragile, il ne résiste
ni à la chaleur ni à l'air libre. Il est facilement
détruit par l'eau de Javel diluée. Le risque professionnel
est limité dans des conditions d'hygiène et de sécurité
strictes.
14.
Prévention en milieu de soin
Les personnes exposées
au risque de contamination par le HIV sont celles qui
sont en contact avec les malades infectés ou avec leur
sang et leurs liquides biologiques. Il s'agit du personnel
soignant (infirmiers, techniciens de laboratoire, aides-soignants,
sages-femmes, chirurgiens, chercheurs). Le risque est
faible, car des mesures d'hygiène strictes sont définies
à l'égard de tout malade, indépendamment du statut sérologique.
Toutefois, la contamination peut avoir lieu lors de
manipulation de matériel piquant et tranchant, lors
d'un contact prolongé avec du sang si la peau présente
des lésions, en cas de projections de liquide biologique
dans l'oil ou la bouche. Le port d'une surblouse et
de gants pour manipuler des produits potentiellement
contaminants doit être suivi d'un lavage des mains.
15.
Traitement de la maladie à HIV
Le traitement vise à prendre
en charge le malade d'une manière globale : état
psychologique (relation entre stress et immunité), état
physique (lutte contre la perte excessive de poids),
état nutritionnel, lutte contre le virus. Les infections
opportunistes font l'objet d'une prévention, les autres
infections doivent être traitées efficacement et faire
l'objet d'une prévention secondaire pour éviter les
rechutes. Enfin, il faut gérer le problème de la douleur
et celui de l'immuno-restauration.
Les thérapeutiques actuellement
mises en place ne permettent pas encore, dans la majorité
des cas, de guérir la maladie mais retardent et préviennent
ses complications et visent aussi à préserver la qualité
de vie du malade. Il existe deux types de traitements :
ceux qui visent à prévenir les infections opportunistes
et les tumeurs, et ceux qui agissent sur la production
virale et la situation immunitaire.
Les traitements contre
les infections opportunistes qui découlent de l'effondrement
immunitaire sont utilisés à titre préventif et curatif.
Contre les infections,
on utilise antibiotiques, antimycosiques, antiparasitaires
et antiviraux. Ces médicaments ne sont pas toujours
bien supportés, les rechutes sont fréquentes et des
traitements d'entretien sont préconisés. Contre les
tumeurs, on fait appel à la chimiothérapie et à la radiothérapie.
L'évolution du traitement
du sida a été marquée par trois dates : 1987, 1995
et 1996.
En 1987, l'AZT en monothérapie
a permis de diminuer le nombre de décès et la survenue
des infections opportunistes mais a atteint ses limites
quant à une survie prolongée.
En 1995, la bithérapie
AZT + ddI ou AZT + ddC s'est révélée
efficace sur des sujets n'ayant subi aucun traitement
préalable ou déjà traités en monothérapie par l'AZT.
Cette association a permis de réduire les décès de 30 p. 100
et de retarder la survenue des maladies opportunistes.
AZT, ddI et ddC agissent sur l'inhibition de la transcriptase
inverse.
En 1997, l'efficacité
des inhibiteurs de la protéase a été démontrée. En effet,
l'association AZT + ddC + Ritonavir
ou AZT + ddI + Ritonavir ou encore
AZT + Ritonavir diminue la charge virale,
augmente le nombre des lymphocytes et retarde l'apparition
des maladies opportunistes et du sida. Le risque de
décès est réduit de moitié. Cependant, la variabilité
génétique du HIV a permis à des virus mutants, et donc
modifiés, d'échapper à la réponse immunitaire de l'organisme
et de la contourner. Il en est résulté une résistance
ou une faible sensibilité aux antirétroviraux. Pour
pallier cette résistance, on associe désormais inhibiteurs
de transcriptase inverse, qui agissent à un stade précoce
de la réplication virale, et inhibiteurs de protéase,
qui agissent à un stade tardif.
15.1.
Les inhibiteurs de la transcriptase inverse
Le HIV est un rétrovirus
à ARN possédant une enzyme, la transcriptase inverse,
qui transforme l'ARN viral en ADN, au sein d'une cellule
hôte. Il se multiplie alors pour former des virus nouveaux
et infectants. L'une des grandes familles de médicaments
destinés à lutter contre le HIV est celle des inhibiteurs
de cette enzyme. Ce sont des analogues des nucléosides,
qui sont insérés par la transcriptase inverse dans la
chaîne d'ADN viral en formation en la rendant non fonctionnelle ;
les protéines virales ne peuvent plus alors être synthétisées.
L'AZT, ou zidovudine,
premier antirétroviral, bloque l'action de la transcriptase
inverse ; ainsi, le virus HIV ne se multiplie pas
dans le noyau de la cellule hôte. D'autres inhibiteurs
nucléosidiques de la transcriptase inverse ont été aussi
commercialisés.
15.2.
Les inhibteurs de protéase
Les protéases synthétisées
par le HIV sont des enzymes qui coupent les protéines
virales endogènes en fragments fonctionnels et actifs.
Une nouvelle classe de médicaments, les inhibiteurs
de protéases ou antiprotéases, empêche cette enzyme
de fonctionner et, indirectement, laisse inactives les
protéines virales formées : le virus ne peut pas
aboutir à sa forme définitive.
Ces molécules sont associées
aux inhibiteurs de la transcriptase inverse et ne peuvent
être utilisées en monothérapie. La trithérapie permet
d'abaisser la charge virale, qui est un critère de référence
de l'efficacité du traitement.
Au début du traitement,
ces médicaments peuvent provoquer des nausées, des vomissements
ou des diarrhées. Ces effets secondaires disparaissent
souvent après les premières semaines de traitement ;
ils doivent être soigneusement expliqués afin d'éviter
tout découragement, il est important de maintenir la
motivation du malade.
Source:
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