Pollution
atmosphérique
1.
Introduction
La
Pollution atmosphérique est la contamination de l'atmosphère
par des déchets ou sous-produits solides, liquides ou
gazeux pouvant mettre en danger la santé de l'homme,
des plantes et des animaux, ou pouvant attaquer des
matériaux, réduire la visibilité ou provoquer des odeurs
désagréables. Parmi les polluants atmosphériques émis
par des sources naturelles, seul le radon radioactif
à l'état gazeux est reconnu comme très dangereux
pour la santé. Sous-produit de la désintégration
de l'uranium contenu dans certains types de roches,
le radon s'infiltre dans les fondations des maisons
construites au-dessus de ces roches. D'après des estimations
récentes réalisées par le gouvernement américain, 20%
des maisons aux États-Unis renferment des concentrations
de radon suffisamment élevées pour représenter un risque
de cancer du poumon. Chaque année, les pays industrialisés
génèrent des milliards de tonnes de polluants. Le
niveau de pollution est généralement indiqué en termes
de concentration atmosphérique (en microgrammes de polluant
par mètre cube d'air), ou, pour les gaz, en nombre de
parties par million, c'est-à-dire le nombre de molécules
polluantes par million de molécules d'air. Nombre de
ces polluants proviennent de sources immédiatement identifiables.
Le dioxyde de soufre, par exemple, provient des
centrales électriques qui utilisent le charbon et
le pétrole comme combustibles. D'autres sont issus
de l'action de la lumière solaire sur des substances
réactives (appelées précurseurs) déjà émises auparavant.
Ainsi, l'ozone, polluant dangereux que l'on trouve dans
le smog, provient de l'interaction des hydrocarbures
avec les oxydes d'azote sous l'action de la lumière
du soleil. L'ozone a occasionné également des dégâts
importants sur les récoltes. Par ailleurs, la découverte,
dans les années 1980, de l'action
de polluants de l'air tels que les chlorofluorocarbones
(CFC), qui provoquent des trous
dans la couche d'ozone protégeant la Terre, a été suivie
par l'abandon progressif de ces substances.
Wesley
Bocxe/Photo Researchers, Inc.
Pollution de l'air
De nombreuses villes touchées par la pollution atmosphérique
ont mis en place des procédures de restriction de la
circulation automobile. Cependant, les agglomérations
des pays en développement, comme ici Mexico, la plus
grande métropole mondiale, doivent faire face à des
problèmes structurels liés à la surpopulation, à des
industries nombreuses et à des transports collectifs
insuffisamment développés.
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Principaux
gaz polluants de l'atmosphère
POLLUANT
|
SOURCES
PRINCIPALES
|
REMARQUES
|
Particules en suspension
|
Gaz
d'échappement; industries; incinération des déchets;
production de chaleur et d'électricité; réactions
des gaz polluants dans l'atmosphère
|
Doses
admissibles : 75 mg/m3 sur une année;
260 mg/m3 en 24 h (composés de carbone,
nitrates, sulfa tes
et nombreux métaux dont le plomb, le cuivre, le
fer et le zinc)
|
Plomb
(Pb)
|
Gaz
d'échappement; fonderies
|
Doses
admissibles : 1,5 mg/m3 sur
3 mois
|
Oxydes d'azote (NO, NO2)
|
Gaz
d'échappement; production de chaleur et d'électricité;
acide nitrique; explosifs; usines d'engrais
|
Doses
admissibles : 100 mg/m3
(0,05 ppm) sur une année pour le
NO2 ; réagit avec les hydrocarbures
et la lumière pour former des oxydants photochimiques
|
Oxydants
photochimiques (principalement ozone - O3
- et également nitrate de péroxyacétyle et aldéhydes)
|
Formés
dans l'atmosphère par réaction des oxydes d'azote,
des hydrocarbures et de la lumière
|
Doses
admissibles : 235 mg/m3
(0,12 ppm) en 1 h
|
Hydrocarbures autres que le méthane (éthane, éthylène,
propane, butanes, pentanes, acétylène)
|
Gaz
d'échappement; évaporation des solvants; procédés
industriels; élimination des déchets solides
|
Réagit
avec les oxydes d'azote et la lumière pour former
des oxydants photochimiques
|
Gaz
carbonique, ou dioxyde de carbone (CO2)
|
Toute
forme de combustion
|
Nocif
pour la santé à des concentrations de plus de
5 000 ppm pendant plus de 2 h; le taux atmosphérique
est passé d'environ 280 ppm il y a un siècle à
plus de
350 ppm aujourd'hui; cette tendance pourrait contribuer
à l'augmentation de l'effet de serre
|
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Kim
Westerskov/Oxford Scientific Films
Pollution industrielle
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2.
Les effets sur la santé
Les concentrations de
polluants sont réduites par le mélange atmosphérique,
lequel dépend d'un certain nombre de conditions météorologiques
comme la température, la vitesse du vent, ainsi que
le mouvement des systèmes de pression haute et basse
et leur interaction avec la topographie locale, par
exemple les montagnes et les vallées. Théoriquement,
la température diminue avec l'augmentation de l'altitude.
Cependant, lorsqu'une couche d'air froid se trouve au-dessous
d'une couche d'air chaud, il se produit une inversion
thermique ou inversion de température, ce qui a pour
effet de retarder le mélange atmosphérique et de laisser
les polluants s'accumuler près de la surface du sol.
Les inversions peuvent se prolonger dans le cas d'un
système stationnaire de haute pression associé à des
vents de faible vitesse.
Trois jours seulement
de mélange atmosphérique insuffisant peuvent entraîner
de fortes concentrations de substances dangereuses dans
les zones fortement polluées et peuvent, dans des conditions
extrêmes, entraîner des maladies ou même la mort. Ainsi,
une inversion thermique survenue en 1948 au-dessus de
Donora (Pennsylvanie) a provoqué des troubles respiratoires
chez plus de 6 000 personnes et causé la mort
de 20 personnes. La pollution à Londres
a entraîné la mort de 3 500 à 4 000 personnes
en 1952, et de 700 autres en 1962. En Inde,
l'émission accidentelle d'isocyanate de méthyl dans
l'atmosphère pendant une inversion de température a
provoqué la catastrophe de Bhopal en décembre 1984,
avec au moins 3 300 morts et plus de 20 000 malades.
Les effets d'une exposition sur une longue période à
des concentrations faibles ne sont pas très bien déterminés ;
on sait toutefois que les personnes les plus exposées
sont les jeunes enfants, les personnes âgées, les fumeurs,
les personnes qui sont en contact avec des substances
toxiques dans le cadre de leur profession, et les personnes
malades du cour ou des poumons. La pollution de l'air
est également susceptible d'avoir des effets nocifs
sur le bétail et les cultures.
Bien souvent, les premiers
effets de la pollution que l'on puisse remarquer sont
d'ordre esthétique, mais ils ne sont pas nécessairement
dangereux. Il s'agit par exemple d'une baisse de
la visibilité due aux fines particules en suspension
dans l'air, ou de mauvaises odeurs comme celle
de l'ouf pourri qui émane du sulfure d'hydrogène
issu des fabriques de pulpe et de papier.
3.
La maitrise des sources de pollution
Harold
Taylor/Oxford Scientific Films
Pollution
automobile
La combustion de l'essence et du gazole par les automobiles
et les camions est en grande partie responsable de la
dégradation de la qualité de l'air en milieu urbain,
ainsi qu'en périphérie des grandes villes.
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La majorité des polluants
atmosphériques provient de la combustion du charbon,
du pétrole et de l'essence. Aux États-Unis, plus de
80% du dioxyde de soufre, 50% des oxydes d'azote et
30 à 40% des particules rejetées dans l'atmosphère sont
issus des centrales électriques à combustible fossile,
des chaudières industrielles et des chaudières domestiques.
80 p. 100 du monoxyde de carbone et 40 p. 100
des oxydes d'azote et des hydrocarbures proviennent
de la combustion de l'essence et du gazole par les voitures
et les camions. Les principales sources de pollution
restantes sont les usines productrices de fer et d'acier,
les hauts-fourneaux pour le zinc, le plomb et le cuivre,
les incinérateurs municipaux, les raffineries de pétrole,
les cimenteries et les usines d'acides nitrique et sulfurique.
Les polluants potentiels peuvent soit être déjà présents
dans les substances auxquelles on fait subir un processus
chimique ou une combustion (tel le plomb présent dans
l'essence), soit être produits au cours du processus
ou de la combustion. Ainsi, le monoxyde de carbone est
un produit typique des moteurs à combustion interne.
Les méthodes permettant de réguler la pollution de l'air
sont les suivantes : retirer la substance dangereuse
avant la transformation, retirer le polluant une fois
qu'il s'est formé, ou encore modifier le processus de
transformation afin que le polluant ne se forme pas
du tout ou très peu. On peut réduire les polluants automobiles
en rendant la combustion d'essence aussi complète que
possible, en recyclant les vapeurs d'essence qui s'échappent
du réservoir, du carburateur et du carter, ou transformer
les gaz brûlés en substances inoffensives par l'intermédiaire
d'un convertisseur catalytique. Dans l'industrie, les
particules émises peuvent être récupérées grâce à des
cyclones, des précipitateurs électrostatiques et des
filtres. Les gaz polluants peuvent être recueillis dans
des liquides ou des solides, ou encore être incinérés
afin d'obtenir des substances inoffensives.
4.
Les effets à grande échelle
Les longues cheminées
qui surmontent les installations industrielles n'éliminent
pas les polluants, mais les rejettent simplement plus
haut dans l'atmosphère, réduisant ainsi leur concentration
sur le site même. Ces polluants peuvent ensuite être
transportés sur de grandes distances et provoquer des
effets nocifs dans des régions très éloignées de leur
lieu d'émission. Ainsi, le dioxyde de soufre et l'oxyde
d'azote émis en Grande-Bretagne provoquent des pluies
acides en Norvège et en Suède. Dans ces pays, le
niveau du pH, ou acidité relative, de nombreux lacs
a été à un tel point affecté par les pluies acides que
des populations entières de poissons ont été détruites.
Les émissions de dioxyde de soufre et la formation d'acide
sulfurique qui s'ensuit peuvent aussi être responsables
de l'attaque de calcaires et de marbres à une grande
distance de la source.
L'accroissement mondial
de la combustion de charbon et de pétrole depuis la
fin des années 1940 a conduit à une augmentation continue
des concentrations en dioxyde de carbone. L'augmentation
de l'effet de serre qui en résulte, qui laisse l'énergie
solaire pénétrer dans l'atmosphère mais limite la réémission
des rayonnements infrarouges, pourrait très bien favoriser
une tendance au réchauffement, laquelle affecterait
le climat de l'ensemble de la Terre et provoquerait
la fonte partielle des calottes glaciaires aux pôles.
Il est possible qu'une augmentation de la nébulosité
ou de l'absorption de l'excès de gaz carbonique par
les océans (voir Carbone, cycle du (écologie))
viennent alors contrecarrer l'accroissement de l'effet
de serre avant que les calottes glaciaires ne commencent
à fondre. Néanmoins, les comptes rendus de recherches
effectuées dans les années 1980 indiquent que l'augmentation
de l'effet de serre est manifeste, et que les différentes
nations devraient prendre immédiatement des mesures
pour s'attaquer au problème.
5.
L'action internationale
De nombreux pays ont établi
des normes de qualité de l'air concernant les substances
dangereuses. Ces normes déterminent les niveaux
de concentration jugés suffisamment bas pour garantir
la protection de la santé publique. Des normes
d'émission des sources ont également été définies afin
de limiter le rejet de polluants dans l'air. Néanmoins,
la nature du problème nécessite un effort international.
Quarante-neuf pays ont adhéré en mars 1985 à une convention
des Nations unies pour la protection de la couche d'ozone.
Il s'agit du « protocole de Montréal », renégocié
en 1990, qui demande l'abandon de certains chlorofluorocarbones
avant l'an 2000 et fournit aux pays en développement
une aide pour effectuer cette transition.
Source:
Encyclopédie Microsoft ® Encarta ® 2002.
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