Syndrome
ImmunoDéficitaire Acquis (SIDA)
7.
Le dépistage
Le test de dépistage est
systématique et obligatoire pour les dons de sang, d'organes,
de tissus, de cellules, de sperme ou d'ovule et de lait.
Un test de dépistage n'est
pas obligatoire à titre individuel. En revanche, il
est proposé pour les femmes enceintes, les tests prénuptiaux,
le service militaire. La réalisation du test impose
un entretien préalable pour instaurer une relation de
dialogue, d'information, de prévention et de confiance
entre médecin et consultant. Le résultat doit être communiqué
par un médecin, que le test soit négatif ou positif.
Le test de dépistage concerne
toute personne souhaitant savoir si elle a été, ou pense
avoir été, exposée au HIV lors de rapports sexuels non
protégés, de partage de seringues, ou pour ceux qui
désirent cesser d'utiliser des préservatifs.
Une personne est dite
séropositive vis-à-vis du HIV lorsque le test de dépistage
décèle dans son sang la présence d'anticorps anti-HIV.
Un résultat positif doit être contrôlé par une deuxième
méthode. Les anticorps anti-HIV n'apparaissent que 3
à 12 semaines en moyenne après la contamination.
Le test est négatif au début de l'infection bien que
la personne soit déjà porteuse du virus. La positivité
du test correspond à l'apparition des anticorps :
il s'agit de la séroconversion.
Le diagnostic de l'infection
HIV repose sur la mise en évidence des anticorps dirigés
contre le HIV. Plusieurs techniques sont utilisées :
- ELISA (enzyme linked
immunosorbed assay) détecte les anticorps présents
dans le sérum une fois que le délai de séroconversion
est passé. Le résultat de cette technique aboutit à
une coloration que l'on apprécie en mesurant la densité
optique.
- L'immunofluorescence
(IF) est un test de fluorescence. Cette technique
ne se prête pas à l'analyse en grande série.
En cas de sérologie positive
ou douteuse par ELISA, le Western Blot est le
test de confirmation le plus utilisé. C'est une méthode
spécifique qui permet de caractériser les différents
anticorps dirigés contre chacune des protéines virales
et donc de confirmer la séropositivité ou de repérer
les éventuelles réactions non spécifiques.
- Le RIPA (radio immunoprecipitation
assay) est un test réservé aux laboratoires spécialisés,
car il implique la culture de cellules infectées et
l'utilisation de molécules radioactives pour le marquage
du virus.
- La culture virale est
une technique longue et très onéreuse. La recherche
du virus peut se faire au laboratoire, par mise en culture
des lymphocytes. Ceux-ci produisent des virus qui pourront
être mesurés dans les produits de culture surnageants.
Pour des raisons de sécurité, la culture virale implique
des dispositions particulières. Ce procédé permet d'isoler
des souches nouvelles, d'évaluer la charge virale dans
le suivi de protocoles thérapeutiques, de diagnostiquer
l'infection par HIV chez le nouveau-né de mère séropositive.
- La PCR (polymerase chain
reaction) est une technique de biologie moléculaire
mise au point en 1986. Le principe consiste à extraire
l'ADN des lymphocytes, puis à le transférer dans un
système d'amplification spécifique de l'ADN viral recherché
pour le rendre décelable. On réserve ce procédé pour
la détection de l'ADN viral chez le nouveau-né de mère
séropositive pour distinguer la sérologie de celle de
la mère séropositive.
- La charge virale est
une technique qui permet de calculer la virémie (mesure
de la concentration en ARN du HIV dans le plasma). Cette
technique a ses limites, car elle estime les virus présents
dans le sang et non dans les tissus. Plusieurs études
confirment le lien entre la charge virale et le risque
d'apparition de maladies opportunistes. En l'absence
de traitement, plus la charge virale est élevée, plus
le risque d'évolution de l'infection à HIV est important.
Lorsque le traitement
fait baisser la charge virale de manière importante
et durable, le risque d'évolution de l'infection à HIV
est nettement diminué. La charge virale doit être interprétée
en fonction de la présence ou non de symptômes et de
l'état général ainsi que du taux des T4. La charge virale
peut augmenter de manière temporaire après un vaccin
ou au cours d'une infection bénigne telle que la grippe ;
elle retrouve sa valeur réelle après cet épisode.
8.
Infection par le HIV
L'infection par le HIV
se caractérise par quatre phases successives dont la
durée (approximative) varie d'un individu à l'autre :
- la primo-infection,
qui dure de 20 jours à 3 mois ;
- la phase asymptomatique,
qui peut s'étendre sur 10 à 15 ans ;
- le pré-sida, forme intermédiaire ;
- le sida déclaré.
8.1.
Primo-infection
Cette phase correspond
à la période qui suit le contact avec le virus. Pendant
cette période, l'organisme synthétise des anticorps
spécifiques du HIV qui seront quantifiés par les tests
de dépistage. Cette phase, qui passe souvent inaperçue,
peut s'accompagner de fatigue, de fièvre, de maux de
tête. L'immunité reste intègre.
8.2.
Phase asymptomatique
Cette phase peut durer
plusieurs années. Les sujets asymptomatiques ont une
immunité peu altérée voire normale. La détermination
de l'ancienneté de l'infection est importante, bien
que des variations individuelles interviennent dans
la qualité de vie du malade. L'intérêt d'un suivi régulier
est primordiale : suivi clinique et biologique,
prévention des maladies opportunistes et traitements
antirétroviraux.
Il s'écoule de quelques
semaines à trois mois entre le premier contact avec
le virus et le moment où le sujet devient séropositif.
Une lutte s'établit entre le HIV et le système immunitaire,
lutte qui dure en moyenne de dix à quinze ans. Quand
le système immunitaire devient trop faible, la quantité
de virus dans l'organisme (sang et ganglions) croît
rapidement : on parle alors de sida déclaré.
La phase asymptomatique
de la maladie n'est pas biologiquement muette :
les cellules infectées produisent de très grandes quantités
de virus que le système immunitaire élimine au fur et
à mesure, tentant de maintenir la virémie à un taux
relativement constant. Le système immunitaire détruit
aussi les cellules infectées, d'où une diminution des
lymphocytes CD4 ou T4, compensée par une régénération
effective du système immunitaire. Il en résulte alors
une stabilité apparente du taux des lymphocytes CD4
ou T4 sanguin.
8.3.
La Pré-sida
C'est une forme intermédiaire
de la maladie où la personne séropositive présente des
symptômes rencontrés dans d'autres maladies tels que
l'amaigrissement et l'augmentation de volume des ganglions.
Des signes biologiques (taux de lymphocytes T4)
peuvent orienter l'évolution de la maladie et faciliter
la prise en charge précoce.
8.4.
Sida déclaré
Des études récentes montrent
que la proportion de personnes infectées par le VIH
qui évoluent vers le sida serait de 50 à 75 p. 100
au bout de 10 à 15 ans. Il ne s'agit là que d'une
estimation. En effet, le dépistage précoce et l'évolution
des moyens thérapeutiques ont modifié l'évolution de
la maladie.
À un moment de cette évolution,
le système lymphatique (ganglions lymphatiques et rate)
ne remplit plus son rôle de production des T4, lesquels
disparaissent puisque, infectés, ils sont éliminés sans
être remplacés. Les virus se multiplient alors librement.
On arrive alors au stade
« sida », maladie des ganglions qui, trop
atteints par le HIV, ne remplissent plus leur fonction.
L'évolution du taux de lymphocytes CD4 et celle
de la concentration en virus sont étroitement liées :
moins il y a d'anticorps, plus le virus se multiplie
dans le sang. On constate aussi que plus le virus est
produit en grande quantité au moment où les anticorps
apparaissent, plus l'effondrement du système immunitaire
est rapide. On parle de sida lorsque cette déficience
immunologique s'accompagne d'infections opportunistes
(qui touchent les poumons, le cerveau, le tube digestif
et les yeux) d'une part, - et d'affections tumorales,
dont le sarcome de Kaposi, et de lymphomes pouvant atteindre
tous les organes, ainsi que d' affections du système
nerveux central, d'autre part.
À tous ces stades, la
personne porteuse du virus est contagieuse car l'infection
est massive.
Source:
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