Hépatites
1.
Introduction
L'hépatite
est une inflammation aiguë ou chronique du foie.
Une hépatite est généralement provoquée
par un virus, mais elle peut également provenir
d'une intoxication (médicamenteuse, alcoolique,
etc.) ou d'une maladie auto-immune.
Le terme hépatite virale, sans autre précision,
se rapporte à un groupe de virus ayant une affinité
particulière pour le foie et dont il existe au
moins six formes différentes, dénommées
A, B, C, D et E. Il n'existe pas d'immunité croisée
entre ces virus. Une hépatite peut occasionnellement
se manifester au cours d'une infection de l'organisme
par de nombreux autres virus (celui de la fièvre
jaune, par exemple).
2.
Symptômes
De
nombreuses hépatites sont asymptomatiques, aussi
bien en phase aiguë que, le cas échéant,
en phase chronique. Quelle que soit la variété
d'hépatite, les symptômes, s'ils existent,
commencent par une fièvre, généralement
suivie par une fatigue, une perte d'appétit,
des troubles digestifs et des douleurs musculaires.
La partie supérieure de l'abdomen peut être
douloureuse. La jaunisse (ictère) est très
caractéristique, mais pas constante, ni d'ailleurs
spécifique de cette maladie ; elle apparaît
progressivement et atteint son paroxysme en deux semaines.
La convalescence peut durer six mois.
3.
Différentes hépatites virales
3.1.
Hépatite A
Également connue sous le nom d'hépatite
infectieuse, l'hépatite A se transmet par des
aliments ou par des objets contaminés (généralement
par les fèces d'un malade) portés à
la bouche ou, plus rarement, par une injection pratiquée
avec une seringue mal stérilisée. Elle
est connue depuis longtemps pour être responsable
d'épidémies dans les armées en
campagne, ce qui s'est produit en particulier au cours
de la Première Guerre mondiale. Une infection
par le virus de l'hépatite A confère une
immunité définitive.
3.2.
Hépatite B
Institute
Pasteur/CNRI/Phototake NYC
Virus de l'hépatite B
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réservés.
L'hépatite B, ou hépatique sérique,
n'est identifiée que depuis la Seconde Guerre
mondiale. Elle peut se transmettre par les rapports
sexuels, par l'utilisation d'aiguilles ou de seringues
contaminées, et de la mère au ftus.
Elle est fréquente chez les toxicomanes. Les
échantillons de sang destinés aux transfusions
sanguines sont systématiquement testés
pour rechercher un marqueur spécifique du virus
de l'hépatite B (l'antigène Australia
découvert en 1965 par le médecin américain
le Dr. Blumberg). Cette démarche préventive
a fait diminuer considérablement le nombre d'hépatites
B post-transfusionnelles.
L'hépatite B est responsable de plus de 250 000
décès chaque année dans le monde.
L'Afrique, l'Asie du Sud-Est, l'Alaska, la Chine et
l'Amazonie sont les régions les plus touchées.
La maladie existe sous une forme aiguë (40 p. 100
des cas) évoluant dans 0,5 p. 100 des cas vers
l'hépatite fulminante mortelle, et sous une forme
chronique. Environ 5 p. 100 des hépatites chroniques
évoluent vers la cirrhose du foie et, dans certains
cas, vers le cancer du foie. On estime à environ
350 millions de personnes le nombre de porteurs chroniques
dans le monde.
3.3.
Hépatite C
L'hépatite C, dont le virus a été
identifié en 1989, se transmet par le sang ou
les liquides organiques. Elle a été la
forme la plus répandue d'hépatite post-transfusionnelle
; aujourd'hui, ce type de contamination a pratiquement
disparu dans les pays industrialisés. La transmission
sexuelle est possible. Les autres modes de contamination
sont la transmission de la mère au ftus
pendant la grossesse et l'utilisation de seringues peu
ou pas stérilisées (chez les toxicomanes
notamment). Le piercing et les tatouages représentent
également un risque.
L'hépatite C constitue un important problème
de santé publique. Depuis 1990, beaucoup de progrès
ont été réalisés dans son
diagnostic. L'évolution vers la chronicité
est fréquente, avec comme complications possibles
la cirrhose et le cancer du foie. On dénombre
plus de 500 000 porteurs en France, et certainement
plus de 150 millions dans le monde.
Le virus de l'hépatite C est extrêmement
variable (plus de 80 sous-types ont été
identifiés), ce qui rend la mise au point d'un
vaccin très délicate.
3.4.
Hépatite D et E
En 1977, un médecin italien a identifié
le virus de l'hépatite D chez des malades
atteints d'hépatite B chronique. Ce virus ne
peut provoquer une infection tout seul : il nécessite
la présence du virus de l'hépatite B.
Il emprunte en effet l'enveloppe de ce dernier pour
se propager. Le virus D, qui se rencontre dans le monde
entier, a provoqué des épidémies
de formes aiguës. La maladie peut également
devenir chronique.
L'hépatite E, qui se transmet par l'eau potable
contaminée, peut être à l'origine
de formes épidémiques. Elle est responsable
d'une forte mortalité (20%) chez les femmes enceintes.
Traitement:
Le traitement de l'hépatite aiguë est purement
symptomatique (repos, abstention d'alcool, arrêt
de la prise du médicament éventuellement
responsable).
L'interféron alpha, substance antivirale naturelle
produite par génie génétique, a
permis de traiter efficacement de nombreuses personnes
atteintes d'hépatites C chronique, ainsi que
certains patients souffrant d'hépatite B chronique.
La ribavirine, un autre antiviral, peut lui être
associé.
4.
Prévention
Les
donneurs de sang sont systématiquement soumis
au dépistage des différentes hépatites,
et écartés du don de sang en cas de positivité.
4.1.
Hépatite A
Il existe un vaccin inactivé très efficace
contre l'hépatite A, recommandé aux personnes
exposées à un risque d'infection, notamment
aux personnes qui voyagent dans les pays où la
maladie est endémique.
4.2.
Hépatite B
Un vaccin efficace contre l'hépatite B a été
mis au point pour la première fois en 1982. Depuis
1986, un nouveau vaccin, issu du génie génétique
et d'une efficacité supérieure à
95 p. 100, est disponible. Étant donné
le nombre de porteurs chroniques de l'hépatite
B, l'Organisation mondiale de la santé (OMS)
recommande des campagnes de vaccination systématique.
En France, l'apparition, chez certains individus récemment
vaccinés, d'atteintes démyélinisantes
du système nerveux central (telle la sclérose
en plaques) a fait suspecter le vaccin. Cependant, aucune
relation de cause à effet n'a pu être établie.
La vaccination systématique des nourrissons et
des personnes à risques (professionnels de la
santé, hémophiles, toxicomanes, etc.)
reste maintenue.
4.3.
Hépatite°C
Du fait de la grande variabilité du virus impliqué,
il n'existe pas, à l'heure actuelle(fin 2001),
de vaccin contre l'hépatite C.
4.4.
Hépatite E
La mise au point d'un vaccin contre l'hépatite
E est en bonne voie.
Source:
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