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Biographies de quelques hommes politiques
Félix Houphouët-Boigny
La Côte d'Ivoire obtenant, comme les autres colonies, sa représentation à l'Assemblée constituante française en 1945, Félix Houphouët-Boigny en est élu député et le restera jusqu'en 1959. Il fait adopter la suppression du travail forcé dans les colonies d'Afrique, fonde en 1946 le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), qui est la section ivoirienne du Rassemblement démocratique africain (RDA), qu'il présidera. Il est ministre du gouvernement français à cinq reprises entre février 1956 et juillet 1959. La présidence du Grand Conseil de l'Afrique occidentale française (AOF) qu'il prend en 1957 lui offre une tribune idéale pour déclarer sa volonté de voir la Côte d'Ivoire indépendante. Premier ministre de son pays en 1959, il le mène à l'indépendance le 7 août 1960 puis est élu à sa présidence le 27 novembre suivant.
Constamment réélu de 1965 à 1990, Félix Houphouët-Boigny parvient à maintenir la stabilité d'une nation formée d'une soixantaine d'ethnies. Il profite d'une forte croissance économique soutenue par les cours du café et du cacao pour lancer des plans de développement et d'industrialisation qui feront le "miracle ivoirien".
Celui que ses compatriotes surnommaient le "Vieux" laissera à sa mort le 7 décembre 1993 un pays orphelin qui cherche ses marques.
Henri Konan Bédié est né le 5 mai 1934 à Diadékro, au centre est du pays, en région baoulé. Après des études à l'Ecole normale de Dabou, près d'Abidjan, puis à l'Université de Poitiers, il est nommé à l'âge de 27 ans ambassadeur de Côte d'Ivoire à Washington. Rappelé à Abidjan en 1966, il se voit confier durant onze ans le ministère des Finances, puis devient Président de l'Assemblée nationale de 1980 à 1993. La modification constitutionnelle intervenue en novembre 1990, prévoyant que le Président de l'Assemblée nationale accède à la Présidence de la République en cas de vacance du pouvoir, le porte à la tête de l'Etat à la mort du président Houphouët-Boigny le 7 décembre 1993
Président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), il est l'homme par qui le concept de "l'ivoirité" apparaît dans la vie politique d'un pays dont le tiers de la population est d'origine étrangère.
Il remporte l'élection présidentielle d'octobre 1995, boycottée par l'opposition hostile au Code électoral restreignant le droit d'élection aux citoyens nés de parents ivoiriens. Le putsch du général Robert Gueï, le 24 décembre 1999, le contraint à abandonner le pouvoir. Après 22 mois d'exil en France, Henri Konan Bédié rentre au pays en octobre 2001 pour participer au Forum de réconciliation nationale.
Robert Guéi
Né le 16 mars 1941 à Kabacouma, au centre ouest du pays, d'ethnie Yacouba, Robert Gueï a toute sa vie été un soldat. Enfant de troupe à l'âge de douze ans, il suit une formation militaire à Ouagadougou (Burkina-Faso), puis à l'Ecole militaire de Saint-Cyr Coëtquidan.
Revenu en Afrique, il est promu sous-lieutenant, puis lieutenant en 1967, capitaine en 1971, commandant en 1975, lieutenant-colonel en 1978 et son ascension militaire trouve son terme en 1991 avec le grade de général de brigade. Il est alors chef d'état-major des Forces armées nationales de Côte d'Ivoire (FANCI).
Son nom apparaît au public lors d'une expédition punitive qu'il a ordonnée en réaction à une révolte étudiante au campus universitaire de Yopougon en juin 1991.
Soupçonné d'avoir fomenté un coup d'Etat en 1995 pour renverser Henri Konan-Bédié, il est mis en retraite anticipée en 1996 et se retire dans son village natal. Le 24 décembre 1999, un nouveau putsch le porte à la tête de l'Etat où il demeurera jusqu'à l'élection présidentielle d'octobre 2000 remportée par Laurent Gbagbo.
Le général Robert Gueï est assassiné lors de la mutinerie du 19 septembre 2002.
Laurent GBAGBO
Né le 31 mai 1945 à Gagnoa, au sud-ouest de la Côte d'Ivoire, en pays bété, Laurent Gbagbo obtient le baccalauréat, puis une licence d'histoire à l'Université d'Abidjan en 1969. Il est professeur d'histoire-géographie l'année suivante. C'est alors qu'il se sensibilise au syndicalisme ; son enseignement, jugé "subversif", lui vaut deux ans de prison au début des années 70. Entré comme chercheur en 1974 à l'Institut d'histoire, d'art et d'archéologie africaine (IHAAA) de l'Université d'Abidjan, il en devient le directeur en 1980. Son engagement syndical reste actif et il est considéré comme le principal artisan de l'agitation estudiantine de 1982. Il part alors en exil en France et ne reviendra en Côte d'Ivoire qu'en 1988, pour se faire élire Secrétaire général du Front populaire ivoirien (FPI), parti d'opposition dont il avait créé l'embryon en 1982.
Laurent Gbagbo est l'unique candidat ayant affronté Félix Houphouët-Boigny dans une élection présidentielle. Les 19% de suffrages qu'il obtient en 1990 face au "Vieux" lui confèrent une stature de leader de l'opposition. Il ne participe pas au scrutin présidentiel de 1995, ayant appelé au boycott pour protester contre le Code électoral de 1994, mais accède à la magistrature suprême en l'an 2000.
Alassane Ouattara
Alassane Dramane Ouattara est né le 1er janvier 1942 à Dimbokro, près de Yamoussoukro. Après des études en Côte d'Ivoire et en Haute-Volta (actuel Burkina-Faso), "ADO", comme on le surnomme, part aux Etats-Unis où il obtient un doctorat en sciences économiques à l'Université de Pennsylvanie.
C'est aux Etats-Unis qu'il débute sa carrière comme économiste au FMI, dont il deviendra directeur général adjoint en 1994. Après avoir occupé divers postes à la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO), il est appelé à Abidjan en 1989 par le président Houphouët-Boigny pour gérer une situation de crise économique. Il sera nommé Premier ministre en 1990 et le restera jusqu'à la mort du président en décembre 1993.
Si ses fonctions au FMI, qu'il reprend de 1994 à 1999, ne l'empêchent pas de se présenter aux élections présidentielles de 1995 et de 2000, la querelle née en Côte d'Ivoire autour de sa nationalité controversée au regard du nouveau Code électoral de 1994, y fait barrage (il est présumé avoir un père burkinabé).
Avec le Rassemblement des républicains (RDR), qu'il a créé en 1994 et qu'il dirige depuis 1999, "ADO" est à la tête de l'une des principales composantes de l'opposition ivoirienne.
Seydou Diarra
Né le 23 novembre 1933 à Katiola, au nord du pays, l'actuel Premier ministre Seydou Elimane Diarra a mené une carrière entre l'agriculture et la politique. Diplômé de l'Ecole nationale supérieure agronomique de Montpellier, cet Ivoirien musulman a débuté en politique dans l'opposition. Arrêté en 1963 et emprisonné deux ans pour "complot" contre le président Félix Houphouët-Boigny, il gagne néanmoins la confiance de ce dernier qui lui confie la gestion de la Caisse de stabilisation des prix des produits agricoles (CAISTAB).
Représentant à Londres de l'Organisation internationale du café de 1966 à 1970, il se dirige ensuite vers la diplomatie en qualité d'ambassadeur de Côte d'Ivoire au Brésil et dans divers pays européens entre 1970 et 1985.
Revenu à l'agriculture, il gèrera plusieurs sociétés d'exploitation du cacao avant de revenir à la vie publique en 1999 lorsque le général Robert Gueï, devenu chef de l'Etat, en fait son Premier ministre. La valeur de ce fin diplomate est reconnue en 2001 quand il réussit à réunir, au sein du Forum de réconciliation nationale qu'il préside, les quatre leaders ivoiriens, Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara et Robert Gueï.
Il est nommé une nouvelle fois Premier ministre le 25 janvier 2003, après l'accord de Marcoussis.
Guillaume Soro
Connu comme le principal dirigeant rebelle, Guillaume Kigbafori Soro est né le 8 mai 1972. Il est originaire du nord du pays et catholique. Ses engagements progressistes, qui lui valent le surnom de "Che", le conduisent à la tête de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (FESCI) de 1995 à 1998. Quelques séjours en prison, à la suite de manifestations ayant dégénéré, ponctueront cette période au cours de laquelle Guillaume Soro se façonne une image de tribun charismatique.
En 1999, après un séjour en Europe qui suivit la fin de son mandat à la FESCI, il apparaît aux côtés de Robert Gueï lors du coup d'Etat de la fin de l'année. Il anime le Forum international des étudiants francophones (FIEF). L'alliance avec la junte militaire ne dure pas et Guillaume Soro prend le parti d'Alassane Ouattara à la suite de l'exclusion de ce dernier de l'élection présidentielle de 2000.
Il est secrétaire général du Mouvement patriotique de Côte d'Ivoire (MPCI).