19 septembre Une tentative de coup d'Etat à Abidjan dégénère en soulèvement armé. Les villes de Bouaké et Korhogo, respectivement dans le centre et le nord du pays, tombent entre les mains de rebelles. Le général Robert Gueï est tué.
22 septembre Arrivée des premiers renforts français pour assurer la sécurité des ressortissants étrangers. Le dispositif français, constitué à partir du 43e Bataillon d'infanterie de marine stationné à Port Bouët, près d'Abidjan, est baptisé "Opération Licorne".
29 septembre La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) crée un groupe de contact et décide l'envoi d'une force de paix. Octobre Les mutins, regroupés en un Mouvement patriotique de Côte d'Ivoire (MPCI), déclarent leur intention de renverser le régime. Après des combats à Bouaké, un cessez-le-feu est signé le 17 et des négociations commencent le 30 entre les rebelles et le gouvernement. 28 novembre Deux nouveaux groupes rebelles, le Mouvement populaire ivoirien du grand ouest (MPIGO) et le Mouvement pour la justice et la paix (MJP), revendiquent la prise des villes de Man et Danané, à l'extrême ouest du pays. Décembre Des accrochages entre soldats français et rebelles font une dizaine de victimes chez ces derniers le 1er décembre. Un charnier de 120 cadavres est découvert le 5 du mois à Monoko-Zohi, dans l'ouest, par l'armée française, laquelle essuie une attaque du MPIGO le 29.
15-26 janvier La Conférence de Linas-Marcoussis réunit, près de Paris, l'ensemble des parties du conflit. L'accord signé le 24 janvier prévoit le maintien au pouvoir de l'actuel Président Laurent Gbagbo et un gouvernement formé de toutes les parties, y compris les rebelles qui obtiennent les ministères de la Défense et de l'Intérieur. Le sommet est conclu par une Conférence des Chefs d'Etat sur la Côte d'Ivoire organisée à Paris.
4 février Alors qu'éclatent à Abidjan des manifestations anti-françaises hostiles aux accords de Marcoussis, l'ONU autorise le déploiement de forces appartenant à la France et à la CEDEAO (résolution 1464, adoptée à l'unanimité par le Conseil de sécurité). L'Opération Licorne est renforcée le 7, ce qui porte son effectif à 3 000 hommes.
27 février Un rapport d'Amnesty international met en cause le MPCI dans le massacre à Bouaké, d'une soixantaine de gendarmes et de leurs enfants, le 6 octobre 2002.
8 mars Rebelles et représentants des partis politiques s'accordent, au terme d'une réunion interivoirienne à Accra (Ghana), sur un point important de l'accord de Marcoussis : l'entrée au gouvernement des rebelles.
10 mars Le Président Laurent Gbagbo délègue certains de ses pouvoirs au Premier ministre Seydou Diarra, nommé à l'issue de la Conférence de Marcoussis, dans 16 domaines et pour une durée de six mois renouvelables. Le chef de l'Etat nomme le 25 mars à titre intérimaire deux personnalités respectivement issues du FPI et du RDR aux ministères de la Défense et de la Sécurité intérieure.
3 avril Les ministres issus des mouvements rebelles participent pour la première fois au Conseil des ministres, à l'occasion de sa troisième réunion depuis la formation du gouvernement de réconciliation nationale.
3 mai Un cessez-le-feu est conclu entre les forces gouvernementales et les rebelles.
13 mai Le Conseil de sécurité des Nations unies adopte la résolution 1479 qui crée "pour une période initiale de six mois, une Mission des Nations unies en Côte d'Ivoire (MINUCI) avec mandat de faciliter la mise en œuvre de l'Accord de Linas-Marcoussis et comprenant une composante militaire (...), en complément des opérations menées par les forces françaises et celles de la CEDEAO". A côté d'une composante civile qui assistera le Représentant spécial du Secrétaire général, pour les questions politiques, humanitaires et de droits de l'Homme, le groupe de liaison militaire sera notamment chargé d'évaluer la situation militaire et d'assurer la liaison entre les différentes forces en présence .
4 juillet 24 heures après le commencement du déploiement de la MINUCI, "les Forces de défense et de sécurité de Côte d'Ivoire et les Forces armées des Forces nouvelles" déclarent dans un communiqué commun la fin officielle de la guerre civile et appellent "toutes les personnes vivant en Côte d'Ivoire à suivre la voie de la paix". La situation reste néanmoins tendue dans le pays, toujours divisé par une ligne de cessez-le-feu entre le sud loyaliste et le nord contrôlé par les ex-rebelles.
25 août Les autorités françaises annoncent avoir déjoué une tentative de coup d'Etat organisée depuis la France et arrêtent l'ancien putschiste Ibrahim Coulibaly, qui sera libéré en septembre.
21 octobre Jean Hélène, journaliste de Radio France Internationale (RFI), est abattu à Abidjan. Son agresseur, le policier Théodore Séri, sera condamné en janvier 2004 à 17 ans de prison.
2004
27 février Le conseil de sécurité de l'ONU vote la résolution 1528 qui autorise le déploiement de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) pour une durée de douze mois. Formée de 6 240 militaires et de 350 policiers, cette force a pour mission d'observer le cessez-le-feu, d'aider au désarmement et au retour à la vie civile des combattants, de mettre en sûreté ou de détruire les armements confisqués, et de contribuer à la préparation de l'élection présidentielle prévue en 2005 par les accords de Marcoussis.
4 mars Le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) annonce qu'il suspend sa participation au conseil des ministres, en désaccord avec le parti présidentiel FPI sur des nominations à des postes-clés dans les ministères et des entreprises publiques.
25 mars Alors que toute manifestation de rue est interdite jusqu'au 30 avril (décret du conseil des ministres du 18 mars), une "grande marche pacifique" organisée par l'opposition à Abidjan pour protester contre le blocage des accords de Marcoussis, dégénère en affrontements avec les forces de l'ordre. Le bilan est de 37 morts, selon des sources officielles, et entre 350 à 500 d'après l'ancien président du PDCI, Henri Konan Bédié.
A la suite de ces événements les partis d'opposition annoncent leur retrait du gouvernement.
16 avril Disparition du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer. L'entourage du président Gbagbo est mis en cause par la justice française.
3 mai Une commission d'enquête de l'ONU sur les violences du 25 mars révèle l'implication de hautes autorités de l'Etat ivoirien dans la répression de cette manifestation qui a fait, selon le rapport, 120 morts.
19 mai Le limogeage de trois ministres de l'opposition dont Guillaume Soro, le chef politique de la rébellion, ajouté aux démissions antérieures, réduit à 15 membres le gouvernement de réconciliation nationale, originellement fort de 44 personnes tel qu'issu des accords de Marcoussis.
25 mai Le Conseil de sécurité de l'ONU affirme sa détermination à s'assurer que les auteurs des violences soient indentifiés et exprime son appui au premier ministre issu des accords de Marcoussis, Seydou Diarra.
30 juillet
Un sommet d'une dizaine de chefs d'Etat africains, sous la présidence de Kofi Annan, à Accra (Ghana) - dit Accra III -, dicte un échéancier pour une solution à la crise ivoirienne, sous peine de sanctions de l'ONU. Laurent Gbagbo promet d'étudier la réforme de l'article 35 de la Constitution, qui conditionne l'éligibilité à la présidence et empêche Alassane Ouattara de se porter candidat.
2 août
Découverte par les forces de l'ONUCI d'un charnier de 99 cadavres à Korhogo, au nord du pays, dans une zone contrôlée par la rébellion.
9 août
Le président Gbagbo ayant réintégré les trois ministres de l'opposition limogés le 19 mai, le gouvernement de réconciliation nationale se réunit au complet pour la première fois depuis quatre mois. Ce même jour Laurent Gbagbo signe un décret portant délégation au Premier ministre, au terme de l’article 53 de la Constitution, d'une partie de ses pouvoirs pour la mise en œuvre de l’accord de Linas-Marcoussis jusqu’en octobre 2005.
15 octobre Les Forces armées nationales de Côte d'Ivoire (FANCI, loyalistes) et L'ex-rébellion sont censées débuter le processus de désarmement, conformément à l'accord "Accra III" signé le 30 juillet 2004. Les ex-rebelles exigeant au préalable l'application des réformes politiques prévues à Accra, le désarmement est un échec.
4 - 8 novembre A la suite de bombardements par l'armée régulière les 4 et 5 novembre des positions défendues par les ex-rebelles à Bouaké (centre du pays) et à Korhogo (nord), auxquels les forces de l'Opération Licorne répondent, un raid de l'aviation ivoirienne lancé le 6 novembre sur le fief des rebelles, touche un cantonnement de troupes françaises à Bouaké fait 9 morts et 34 blessés parmi les soldats français. Sans aucune enquête La france riposte immédiatement et sauvagement en détruisant tous les aéronefs ivoiriens; Des manifestatios anti-françaises éclatent alors à Abidjan afin d'exiger le départ des troupes françaises et notre "véritable indépendance". L'armée française prend alors le contrôle de la ville d'Abidjan, le coeur du pays, les 6, 7, 8 et 9 novembre 2005. Elle tire à balles réels sur les manifestants ivoiriens non armés. (Consulter ici les vidéos de ces évènements et Photos disponible ici). Après la riposte sauvage de l'armée française, qui a détruit tous les aéronefs ivoiriens, Paris renforce de 600 hommes l'Opération Licorne.
10 - 18 novembre 8 332 ressortissants français, sur un total de 13 000, sont rapatriés en France.
15 novembre Le Conseil de sécurité de l'ONU adopte à l'unanimité la résolution 1572, dans laquelle il condamne les frappes aériennes conduites par l'armée ivoirienne, renouvelle son appui aux actions de l'ONUCI et des forces françaises, et décide d'un embargo sur les armes à effet immédiat ainsi que de mesures restreignant les mouvements et gelant les avoirs des personnes désignées par un comité créé à cet effet comme constituant une menace pour la paix dans le pays.
2005
6 avril
Réunis à Pretoria (Afrique du Sud) à l'initiative du président sud-africain Thabo Mbeki, les protagonistes de la crise signent un texte aux termes duquel ils s'engagent à la cessation immédiate des hostilités. Interrompu, le processus de désarmement doit reprendre le 14 avril. Il est proposé un plan de sécurité permettant le retour en Côte d'Ivoire de ceux des acteurs de la crise réfugiés à l'étranger, comme Henri Konan Bédié et Allassane Ouattara. Le texte prévoit le soutien de l'ONU pour assurer transparence et régularité aux élections générales prévues en octobre 2005.